Il existe de nombreux couplages dans
les différentes approches que l'on peut avoir à propos de
l'évolution des systèmes. Il est d'ailleurs fréquent, que
l'utilisation de tel outil issu d'un autre monde, apporte des
résultats proches de ceux obtenus avec des outils spécifiquement
TRIZ.
Je voudrais ici plus spécifiquement
mettre en évidence la dimension systémique des évolutions, et
l'impact engendré sur la perception du système.
Chaque système est composé de
sous-systèmes, et le schéma multi-écrans est là pour nous aider
d'une part à mettre en évidence ces sous systèmes, et d'autre part
à définir des pistes d'évolution pour chacun d'eux.
Lorsque l'on fait évoluer les sous-systèmes, nous sommes face à des évolutions qui ne remettent pas
en cause la fonction principale utile du système, ni la façon de la
satisfaire.
Pour fixer les idées, prenons un
exemple : Sur les véhicules, il est de plus en plus fréquent de
voir des systèmes permettant de faire un créneau en automatique. Ce
système est innovant au regard de la fonction qu'il remplit, à
savoir celle consistant à garer son véhicule.
Pour autant, ce n'est qu'une
sous-fonction de l'objet « voiture » et celle-ci est
satisfaite par un sous-système. La fonction principale utile de
l'objet n'est pas changée fondamentalement.
Ainsi, certains des sous-systèmes
peuvent changer de courbe en S. Dans l'exemple cité, le changement
est évident, et permet de passer par un système dont le contrôle
se fait par l'opérateur à un système automatique où l'opérateur
n'a plus qu'à demander que la fonction en question soit réalisée.
Pourtant, le système complet portant
ces évolutions ne sera pas nécessairement innovant, les innovations
se faisant sur des sous-systèmes.
Au niveau du système, on a affaire à
de l'innovation incrémentale (on apporte un « plus » à
une sous-fonction), et au niveau du sous-système, on est dans de
l'innovation de rupture.
On est souvent confronté, en
innovation, à ce dilemme consistant à se demander si le système
est prêt à sauter de courbe en S ou au contraire si il est encore
capable d'intégrer de nouvelles évolutions. La réponse n'est
jamais tranchée, d'autant plus que bien souvent l'ancien système et
le nouveau système pourront cohabiter, et, dans certains cas,
occuper chacun une place de marché différente. Ceci contribue à alimenter la diversité d'offres de produits existant (voir ce post), chacun ayant un petit plus le différenciant de son concurrent.
Dans l'examen des systèmes et de leurs
évolutions, le point d'observation est déterminant, et, dans ce
cas, l'innovation de rupture au niveau du sous-système sera
considérée comme une innovation incrémentale ou une simple
amélioration au niveau du système.
Ainsi donc, les différentes notions
abordées, que ce soit innovation de rupture, incrémentale, ou
amélioration, n'ont de sens que par rapport au point de vue
utilisé. Ceci montre aussi que la barrière est très fine entre
amélioration et innovation, et devrait nous inciter à conserver une
approche globale en résolution de problèmes, pouvant ainsi mêler
des outils qualité (comme, par exemple, la maison de la qualité) dans nos processus innovants, afin de tirer le
meilleur des deux approches.
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