samedi 31 mars 2012

Un aspect systémique des courbes en S


Il existe de nombreux couplages dans les différentes approches que l'on peut avoir à propos de l'évolution des systèmes. Il est d'ailleurs fréquent, que l'utilisation de tel outil issu d'un autre monde, apporte des résultats proches de ceux obtenus avec des outils spécifiquement TRIZ.
Je voudrais ici plus spécifiquement mettre en évidence la dimension systémique des évolutions, et l'impact engendré sur la perception du système.

Chaque système est composé de sous-systèmes, et le schéma multi-écrans est là pour nous aider d'une part à mettre en évidence ces sous systèmes, et d'autre part à définir des pistes d'évolution pour chacun d'eux.
Lorsque l'on fait évoluer les sous-systèmes, nous sommes face à des évolutions qui ne remettent pas en cause la fonction principale utile du système, ni la façon de la satisfaire.
Pour fixer les idées, prenons un exemple : Sur les véhicules, il est de plus en plus fréquent de voir des systèmes permettant de faire un créneau en automatique. Ce système est innovant au regard de la fonction qu'il remplit, à savoir celle consistant à garer son véhicule.
Pour autant, ce n'est qu'une sous-fonction de l'objet « voiture » et celle-ci est satisfaite par un sous-système. La fonction principale utile de l'objet n'est pas changée fondamentalement.
Ainsi, certains des sous-systèmes peuvent changer de courbe en S. Dans l'exemple cité, le changement est évident, et permet de passer par un système dont le contrôle se fait par l'opérateur à un système automatique où l'opérateur n'a plus qu'à demander que la fonction en question soit réalisée.
Pourtant, le système complet portant ces évolutions ne sera pas nécessairement innovant, les innovations se faisant sur des sous-systèmes.
Au niveau du système, on a affaire à de l'innovation incrémentale (on apporte un « plus » à une sous-fonction), et au niveau du sous-système, on est dans de l'innovation de rupture.
On est souvent confronté, en innovation, à ce dilemme consistant à se demander si le système est prêt à sauter de courbe en S ou au contraire si il est encore capable d'intégrer de nouvelles évolutions. La réponse n'est jamais tranchée, d'autant plus que bien souvent l'ancien système et le nouveau système pourront cohabiter, et, dans certains cas, occuper chacun une place de marché différente. Ceci contribue à alimenter la diversité d'offres de produits existant (voir ce post), chacun ayant un petit plus le différenciant de son concurrent.
Dans l'examen des systèmes et de leurs évolutions, le point d'observation est déterminant, et, dans ce cas, l'innovation de rupture au niveau du sous-système sera considérée comme une innovation incrémentale ou une simple amélioration au niveau du système.
Ainsi donc, les différentes notions abordées, que ce soit innovation de rupture, incrémentale, ou amélioration, n'ont de sens que par rapport au point de vue utilisé. Ceci montre aussi que la barrière est très fine entre amélioration et innovation, et devrait nous inciter à conserver une approche globale en résolution de problèmes, pouvant ainsi mêler des outils qualité (comme, par exemple, la maison de la qualité) dans nos processus innovants, afin de tirer le meilleur des deux approches.

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