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dimanche 12 février 2012

Stratégie d'entreprise et multi écrans

Voyons en quoi il est possible de voir à travers les 9 écrans quelle stratégie est en place dans l'entreprise.
Pour cela, il faut se centrer sur l'axe systémique du schéma multi-écrans. Cet axe permet de mettre en évidence ce sur quoi l'entité se focalise.
Pour rappel, l'axe systémique se décompose en trois niveaux. Le niveau médian, celui du système étudié. Le niveau supérieur est celui du super système, qui va englober l'environnement de l'objet au sens large. Enfin le niveau inférieur est celui des sous systèmes, les systèmes qui composent le système.



Premier cas : l'accent est mis sur l'examen du niveau super système
Dans ce cas, les questions vont se centrer sur ce qui interagit sur le système, et surtout sur le pourquoi de l'existence du système.
Il est clair que l'examen à ce niveau peut faire émerger des solutions innovantes. Mais aussi, si l'entreprise se concentre sur ce niveau, son positionnement sera celui d'un fournisseur de solutions à son client, car la réflexion ne se limite pas à l'objet d'étude. Ainsi, un approfondissement de l'offre est complètement imaginable, sortant du cadre du produit initial.

Second cas : on s'intéresse plutôt au système
Au niveau du produit, des innovations et éventuellement des changement de courbe en S sont possibles. Par contre, au niveau de l'entreprise, le profil devient très spécialisé au niveau de l'objet. Ainsi, l'entreprise sera capable de générer différentes générations de cet objet, chaque génération étant innovante, mais restera dans un positionnement très spécialisé. La force de ce modèle est de maîtriser parfaitement le produit, mais le risque est de ne pas anticiper le besoin futur du client, car le super système n'est pas suffisamment pris en compte.

Enfin, le troisième cas : centrage sur les sous systèmes
Pour le produit, on est clairement au sommet de la courbe en S et on s'intéresse à l'optimisation du système (qui peut être soutenue par des innovations sur des sous-systèmes). Ce n'est pas forcément un problème, car ce type de produit continue a vivre dans des niches qui se réduisent certes, mais qui intéressent de moins en moins de nouveaux entrants.
L'entreprise devient hyper spécialisée dans un type très particulier de produit, et n'envisage des innovations qu'au niveau des sous systèmes. Les sous systèmes peuvent évoluer en changeant de courbe en S mais il y a peu de chances que l'entreprise fasse faire un saut technologique au système. Le produit pourra continuer à évoluer, mais sans fondamentalement changer. On est dans un modèle où les innovations se font au niveau des sous-systèmes.

Aucun de ces systèmes n'est meilleur qu'un autre. Chaque positionnement peut se justifier par l'historique de l'entreprise, la maturité du marché, son dynamisme, l'existence d'une concurrence active, ainsi que d'autres considérations économiques.
Il est intéressant de repérer quel modèle est appliqué dans l'entreprise afin d'en connaître les points faibles et les limites. Le second et le troisième modèle méritent d'être complétés par une veille très large permettant d'anticiper des évolutions (technologiques, sociétales,...) pouvant mettre en péril le modèle économique de l'entreprise.

Les neufs écrans, dans cet exemple, ont été appliqués à un système « technique » pour mettre en évidence le modèle économique de l'entreprise en question. Mais la polyvalence de cet outil permet de l'appliquer à bien d'autres systèmes. En l'occurrence, il est possible de placer l'entreprise elle-même au centre du diagramme 9 écrans, permettant alors de pouvoir analyser son environnement, ses composants, et leur évolution.   

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