Et, à y regarder de plus près, c'est un objet qui n'a pas subi d'évolutions depuis bien longtemps...
De quoi éveiller un peu de curiosité pour des concepteurs et se demander si cet objet est à ce point abouti qu'il n'obéit plus aux lois d'évolution.
Que nenni!!
En commençant par la description du produit, utilisé par les couvreurs lorsqu'ils font des travaux de soudure (zinc, cuivre, inox) sur les toits.
Celui-ci est composé d'une face plane permettant de le poser sur le toit.
D'un côté, il y a un récipient cylindrique destiné à contenir du flux. Le flux est utile pour préparer l'assemblage à souder.
Pour appliquer le flux, on dispose d'un pinceau, qui a un support intégré sur la platine.
Enfin, le bloc rectangulaire blanc est une pierre à étamer qui permet de débarrasser la panne chaude de la calamine afin de pouvoir l'étamer.
Et maintenant, voyons ce que l'on pourrait faire...
Tout d'abord, le couple pot / pinceau.
Lorsque l'on prélève du flux dans le pot, on en prend souvent trop. La manière de retirer l'excédent est de passer le pinceau sur la face interne du pot pour l'essuyer.
Et là survient un problème:
Une partie du flux coule à l'extérieur du pot, salissant ainsi la platine et risquant d'abîmer la toiture en cours de travail. donc, pour résumer sous forme de contradiction le problème rencontré:
- L'effet positif de cette action est de ne laisser que la quantité voulue de flux sur le pinceau.
- L'effet négatif est qu'une partie du flux se retrouve hors du pot.
Que faire?
Et si le liquide en excédent , au lieu de couler hors du pot, coulait dans le pot? L'extérieur du pot devrait alors se trouver à l'intérieur du pot... On vient de passer de la contradiction technique (effet positif, effet négatif) à la contradiction physique (a l'extérieur et à l'intérieur )
Tadaaa... utilisons une copie du bord du pot et plaçons la dans le pot... La languette centrale permet d'essuyer le pinceau sans perdre de flux.
En outre, le pinceau peut être positionné dans la platine sans risquer de tomber, ou alors clipsé dans une des quatre positions réservées a cet usage
Bon, le pot et les coulures traitées, il faut maintenant s'occuper du bouchon. Sur le produit de base, pas d'emplacement prévu pour le bouchon... Donc on le perd. La nouvelle platine intègre deux emplacement pour le bouchon.
La pierre ammoniacale: on utilise la face supérieure pour nettoyer la panne du fer. Mais malheureusement, sur le modèle classique, le pot de flux est positionné plus haut, ce qui entraîne que ce dernier est abîmé (fondu) par la panne.
La pierre s'usant, il est logique de réserver une partie de la pierre plus importante pour ne pas user le plastique. En outre on ménage un trou sous la pierre pour en faciliter le démontage (pour la remplacer)
L'emplacement de la pierre permet aussi de poser une boite de pâte à étamer à la place de la pierre.
De plus, lorsque l'on met une pierre, la forme de l'emplacement permet de placer de chaque côté de la pierre un bout de targette pour étamer la panne en même temps que l'on nettoie celle ci.
Comme la pierre a été surélevée pour permettre de nettoyer la panne sans être gêné par le pot, on se retrouve avec un espace disponible (une ressource gratuite) en dessous de la pierre qui permet soit de stocker une pierre de réserve, soit d'y mettre le couvercle du pot en cours d'utilisation.
Enfin, on le voit sur l'image ci-dessus, l'apport de 4 petits pieds plastiques permet de surélever la platine, à la fois pour la rendre plus stable, mais aussi pour empêcher d'éventuelles coulures de flux de se glisser entre la surface du toit et la platine (par capillarité) et limite ainsi la dégradation du toit.
Et pour finir on y place un trou d'accroche qui fait que le produit peut être directement mis en rayon...
Tout ceci a été réalisé en réduisant l'encombrement général de la platine.
Dans cette conception, on voit plusieurs aspects de la démarche utilisée.
En tout premier lieu, le réseau de problèmes. Celui-ci permet de qualifier le produit à l'aide de paramètres. La liste des problèmes rencontrés devient alors le terreau de base pour la création du nouveau produit.
Ses solutions techniques sont souvent triviales, mais tout le travail a consisté à formuler les problèmes avec une vision globale permettant d'unifier toutes les fonctions de l'objet en un tout cohérent.
Bon, il ne reste plus qu'à souder maintenant!!
Article écrit avec la coopération de Christophe Le Drappier.
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