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vendredi 26 août 2011

La perception de l'innovation

Une des caractéristiques de l'innovation est d'apporter des solutions nouvelles à des problèmes, et en cela est source de nouveauté. Mais la nouveauté n'est pas quelque chose pour laquelle nous avons une attirance naturelle. Il s'agit bien d'un état d'esprit à acquérir, qui permet des sortir des routines de pensée pour explorer de nouvelles voies. 
Ainsi, l'innovation est ressentie de façon bien différente parmi les différents acteurs de l'entreprise.



  • Le concepteur, lui, espère que toutes ses belles idées soient reconnues et adoptées tout en priant pour que cela fonctionne. En effet, chaque nouvelle solution technique doit être validée, et il existe toujours un risque de passer à travers telle ou telle validation.
  • Le qualiticien est avant tout garant du bon fonctionnement des processus. Comme chacun le sait, l'innovation remet en cause l'existant, et dans ce sens elle est source de nouveaux problèmes.
  • Le producteur, lui, verra aussi ces changement brutaux, et sera aussi partagé entre le désir de conserver des procédés de production bien rôdés inchangés et celui repartir d'une feuille blanche.
  • Le commercial y verra aussi un risque. Après tout, ce que demande son client, c'est le même produit que le concurrent, mais avec quelques avantages supplémentaires en terme de prix ou de fonctionnalités. Lui proposer quelque chose de différent sera accompagné d'un risque associé à la nouveauté de la proposition.
  • La direction, elle, voit la somme de problèmes qui voient le jour, et la décision de continuer de plus en plus en plus difficile.


Et le client dans tout cela? Ah oui, tellement obnubilés par nos problèmes internes, on en oublie celui pour lequel nous devons innover, le client. Et le risque est grand d'arriver à ces situations où les seuls clients que l'on finit par écouter, ce sont les clients internes.


Bien sûr, j'en conviens avec vous, la description faite plus haut est caricaturale, et une société fonctionnant sur de modèle aurait peu de chances d'avoir des avantages concurrentiels importants.
Le réseau de problèmes permet de lever ces blocages. Mais pour cela, il doit être alimenté par les différentes sources d'information disponibles.
  • Le client, qui saura identifier les problèmes qu'il rencontre aujourd'hui avec les produits existants et qui pourra formuler son besoin réel.
  • La direction, qui pourra fixer ses objectifs stratégiques sur ce produit
  • La qualité, qui remontera les problèmes rencontrés actuellement
  • Le bureau d'études, avec les problèmes liés à la conception
  • Le commercial, avec ses problèmes de distribution, de communication
  • Le marketing
  • La production
  • ...
Et avant tout pourquoi a-t-on a un problème... En effet, chacun des objets que l'on crée a pour mission de résoudre un problème. A nous, de définir celui-ci, sa cause profonde et d'y apporter une solution.

Vous l'aurez compris, le matériau de base est le problème, avec, en filigrane, la contradiction associée.
On peut bien sûr choisir une approche traditionnelle, et, après avoir listé tous les problèmes, les traiter systématiquement. Mais cette approche ressemble à s'y méprendre à une approche essais-erreurs, car bien des problèmes traités localement n'auront pas d'impact significatif, voire apporteront, par effet de bord, de nouveaux problèmes plus important que ceux qu'ils résolvent.
Une vision mettant en perspective l'ensemble des problèmes, et leurs connections mutuelles, permet de faire des choix sur les résolutions à mener, et de structurer l'approche de résolution. Ainsi couplé avec une pondération des problèmes issus d'autres outils de conception, il est alors possible de définir les problèmes à traiter en priorité, mais aussi d'identifier les pistes de développement qu'il faudra explorer dans le futur.

La première étape de constitution du réseau de problèmes, c'est celle qui consiste à recenser tous les problèmes existants. A cette étape, nul besoin de structuration. Le seul objectif est d'avoir la plus grande liste des problèmes à traiter, et de les centraliser. Il faut absolument s'assurer que les problèmes arrivent de tous les horizons possibles. Cette étape est cruciale, car ce sont ces données qui permettront d'élaborer les solutions pertinentes aux problèmes existants, en accord avec les lois d'évolution.
Tout démarre donc par une collection "amorphe" de post-it, qui pourront être ensuite organisés en réseau...
On s'approche petit à petit du réseau de problèmes ...

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