dimanche 22 novembre 2015

Idéalité et multifonctionnalité

Examiner les plantes ou les animaux apporte beaucoup à l'esprit de créativité.
L'homme, dans sa démarche de créativité, essaye souvent de reproduire des fonctions déjà créées par la nature. Les schémas de Léonard en sont un exemple frappant.

Source Wikipedia

Lors d'une démarche de conception, on démarre généralement par l'identification d'un besoin. Une fois celui-ci défini, on peut en définir une Fonction Principale utile.

Si l'analyse se résumait à cela, nous serions alors dans une démarche de résolution relativement simple.
Mais à ce moment, de nombreux paramètres et besoins interviennent pour compléter le tableau.
On se retrouve alors avec une collection de fonctions à satisfaire, qui peuvent être toutes pondérées, évaluées, ...
Et c'est là qu'apparaissent les premières contradictions: il arrive que pour satisfaire une fonction particulière, on doive en dégrader une autre...

En conception, on doit résoudre un par un les problèmes liés à la satisfaction de telle ou telle fonction. Mais en procédant ainsi, on risque de perdre la vision générale du problème à résoudre. La démarche de séparation des problèmes est nécessaire, mais doit être toujours associée à une vision plus large.
Il y a quelques questions à garder à l'esprit:
  • Quelles sont les ressources disponibles autour du problème que j'ai à résoudre? 
  • Et existe-t'il une possibilité de les utiliser afin de m'aider dans la résolution?
  • Comment a fait la nature pour résoudre ce problème?
L'objectif est de dissocier les notions de fonction et les paramètres du produit. Par exemple, une face, une forme, une couleur, une masse... peuvent avoir de nombreuses fonctions autres que celles qui ont nécessité leur création.
Plus on s'approche d'exemples tirés de la nature, et plus le nombre de fonctions et leur imbrication est importante (loi de conductibilité énergétique)

En prenant pour exemple le crayon de papier, exemple d'objet technique très simple:
  • le bois, autour de la mine, la protège, et permet d'avoir une bonne prise en main.
  • la forme hexagonale du crayon permet de garantir une position fixe de la mine par rapport à la main, mais aussi empêche le crayon de rouler sur la table
  • sa couleur permet d'identifier la couleur de la mine, ou la marque du produit..
Sur les trois exemples ci-dessus, on voit que certains paramètres sont par nature multifonctionnels. C'est bien souvent le cas pour tous les objets créés.

On distingue d'ailleurs trois types de fonctions en Analyse Fonctionnelle:
  • Les fonctions de service: fonctions utiles à l'utilisateur, et perçues par lui
  • Les fonctions techniques : fonctions rajoutées pour satisfaire les fonctions de service.
  • Les fonctions contraintes: induites par l'environnement (au sens très général) du produit.
Certaines fonctions sont délibérées, d'autres pourraient être qualifiées de "cerise sur le gâteau" dans le sens où elles sont les effets de bord d'une démarche volontaire d'amélioration du produit, mais n'étaient pas recherchées initialement.
et puis il y a des usages insoupçonnés...

Sans nul doute, le concepteur du crayon ne pouvait deviner qu'il servirait un jour à rembobiner des cassettes audio. Et aujourd'hui cet usage retourne dans l'oubli. La courbe en S de la cassette audio a depuis longtemps atteint son maximum et cette dernière a été remplacée par de nouveaux objets.Et le crayon continue de vivre sa vie...

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